EUROPEAN LAB 04/10
Cette deuxième journée d’European Lab Brussels s’abordera sous l’angle de l’activisme et du rôle des artistes dans la construction d’alternatives, culturelles ou politiques.
En quoi la club culture rime encore avec résistance, de Tbilissi à la Palestine ?
Autant de questions abordées à travers notamment la projection d’un documentaire de Boiler Room sur la scène de Palestine.
La présence exceptionnelle du philosophe Souleyman Bachir Diagne invitée par Africa Desk offrira également matière à réfléchir sur la question de l’art africain, débarrassé de tout prisme européocentriste, en écho à l’exposition IncarNations qui se termine à Bozar.
Worldcafé – BOZAR Lab
16:00 – 18:15 : Urbanisme transitoire : quels communs pour Bruxelles?
European Lab Brussels invite les acteurs de l’innovation sociale à articuler leurs idées, pratiques, outils et méthodes à ceux des acteurs de l’occupation temporaire lors d’un temps d’intelligence collective le 4 octobre à Bozar.
Projection – Salle des archives
17:00 – 18:15 : Palestine Underground & Q&A en présence de la réalisatrice
Venu prendre le pouls d’une scène musicale underground passionnante (et organiser par la même une jolie fête), l’équipe de Boiler est repartie de Palestine avec un documentaire fort et saisissant. Projeté à Bozar en avant-goût de la performance du collectif Jazar Crew le soir même à Bozar pour Nuits sonores Brussels, « Palestine Underground » dépeint le quotidien d’artistes en lutte qui envisagent explicitement la musique comme un acte de résistance.
Cette forme d’activisme culturel s’exprime à travers des espaces de liberté temporaire (dancefloors), moyen de promouvoir leur identité tout en oeuvrant à la (re)connexion de communautés éclatées. Présent dans le mini-film, une partie du Jazar Crew témoignera lors d’un temps à l’issue de la projection aux côtés de Jessica Kelly et Anaïs Brémond, respectivement réalisatrice et productrice de l’oeuvre.
Le collectif palestinien est particulièrement actif dans cette région du Proche-Orient, à travers l’organisation de soirées et la construction de ponts entre Ramallah et Haïfa, loin des barrages et des murs.
18:30 – 20:15 : Retransmission Panel Radio Lab : L’art africain comme philosophie
Radio Lab – Rotonde Bertouille
17:00 – 18:15 : La naissance de la culture européenne avec Orlando Figes
Orlando Figes et la naissance de la culture européenne
L’historien britannique Orlando Figes (°1959) est surtout connu pour ses ouvrages primés sur l’histoire russe (A People’s Tragedy: The Russian Revolution 1891–1924 paru en 1997 et The Whisperers: Private Life in Stalin’s Russia sorti en 2008). Avec son nouveau livre révolutionnaire, il élargit ses horizons à tout le continent européen. The Europeans – Three Lives and the Making of a Cosmopolitan Culture est déjà considéré comme une référence. À travers la vie de trois personnages (la chanteuse Pauline Viardot et son mari Louis, ainsi que l’écrivain Ivan Tourgueniev), il décrit comment la culture cosmopolite européenne a pris forme à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle.
La venue de Figes à Bruxelles pour présenter son livre est des plus pertinentes. Dans son ouvrage, il avance l’hypothèse selon laquelle la « culture européenne » serait née le 14 juin 1846. Ce jour-là, un train a pour la première fois relié Paris à Bruxelles, et le vieux continent est entré dans une nouvelle ère. Les informations et l’art pouvaient circuler plus facilement et les citoyens pouvaient dès lors découvrir leur propre européanité dans les valeurs prônées par les livres, les journaux, les opéras et les œuvres d’art.
À partir de 1900, tous les Européens instruits lisaient les mêmes romans, allaient voir les mêmes opéras et admiraient les mêmes tableaux. C’est ainsi que le « canon » européen, à la base de ce que l’on appelle aujourd’hui la culture « noble », a vu le jour, non seulement en Europe, mais partout dans le monde où des Européens s’étaient installés.
Le moment de la venue d’Orlando Figes est aussi opportun. L’Europe cherche aujourd’hui avec acharnement son identité culturelle et mène des discussions sur la valeur du canon.
18:30 – 20:15 : L’art africain comme philosophie
Dans son ouvrage révolutionnaire Léopold Sédar Senghor : l’art africain comme philosophie, le philosophe Souleymane Bachir Diagne entre en dialogue avec les idées du politicien et théoricien de la culture sénégalais Léopold Sedar Senghor, qui voit dans l’art africain une force émotionnelle et spirituelle.
20:30 – 22:00 : Dance of Urgency
De Tbilissi avec le club Bassiani à la Palestine avec le collectif Jazar Crew en passant par Kiev et les rave Cxema, mais aussi Berlin avec Reclaim Club Culture défilant contre l’AfD, l’actualité nous montre que certains dancefloors peuvent se transformer en espace de de résistance.
En quoi la club culture reflète-t-elle ainsi le contexte socio-politique d’un territoire et permet-elle de comprendre certaines luttes collectives et individuelles ?
Suite à son exposition ‘Dance of urgency’ à Vienne au Q21, l’artiste-chercheur Bogomir Doringer poursuit à European Lab Brussels son travail d’exploration du rôle du dancefloor comme espace d’expression socio-politique. À travers ce travail, il entend définir la notion de ‘Dance of urgency’ (dance de l’urgence) qui provient d’émotions se produisant en période de crise personnelle et collective. Pareille danse redonne du pouvoir aux individus et aux collectifs.