Salvador RUEDA a dirigé l’Agence d’écologie urbaine depuis sa création en 2000 jusqu’en 2020, et est actuellement président de la Fondation pour l’écologie urbaine et territoriale. Il a développé divers projets dans les domaines de l’urbanisme, de la mobilité, de l’espace public, du métabolisme urbain, de la biodiversité, du développement économique et de la cohésion sociale. Il a écrit plusieurs livres. Parmi eux: « Ecologie urbaine, urbanisme écosystémique, livre vert sur l’environnement urbain ». « Du bloc de Cerdà au Superblock de l’urbanisme écosystémique » (2020). « Charte pour l’aménagement écosystémique des villes et des métropoles » (2022).

 

Le modèle Superblock développé par Salvador Rueda est un modèle transversal qui inclut des stratégies de mobilité, d’espace public, de services urbains, de biodiversité et de qualité de l’air à l’échelle de la ville de Barcelone. Inscrit depuis 2015 dans le plan de mobilité urbaine de Barcelone, il a depuis été intégré dans de multiples autres plans sectoriels. La transformation radicale de la ville est recherchée à travers la mise en place d’unités de quartier de la taille de neuf blocs urbains du plan Cerda (400m & 6.000 habitants). En leur sein, on doit trouver les services de proximité (écoles, installations sportives et commerces), et un nouvel équilibre doit être instauré entre l’espace alloué à la circulation (30%) et les espaces dédiés à la rencontre, la relaxation et les fonctions sociales (70%). L’espace public ainsi gagné est alloué aux espaces verts, aux aires de jeux, à la marche, etc. et joue également un rôle clé en termes renaturation de la ville, de réduction des effets d’îlot de chaleur, d’augmentation de la biodiversité, d’amélioration de la qualité de l’air. Ainsi, l’espace vert alloué par habitant passe ainsi de 2,7m² à 6,3m² par habitant au sein des blocks transformés.

Pour faire accepter le bouleversement des habitudes de déplacement, les arguments mis en avant portent pour une large part sur le bien-être et la santé, incluant la qualité de l’air, la diminution du bruit, l’accès à des jardins collectifs, ou encore à des services divers s’inscrivant dans l’optique de « la ville à 10 minutes ». Selon S. Rueda, la mise en œuvre du modèle Superblock pour toute la ville de Barcelone permettrait d’éviter 667 décès par an. Ces effets seraient liés à la réduction de la pollution atmosphérique (291 décès par an), du bruit (163 décès par an) et à l’atténuation des effets d’îlot de chaleur (117 décès par an). Il apparait ainsi que le superblock est un intégrateur de différentes politiques sectorielles qui vont de la logistique au métabolisme urbain tout en englobant la gouvernance et la santé publique. A ce stade, une petite partie du plan a été réalisée, avec succès.