Discutant : Benoît Périlleux, Ingénieur architecte, directeur hr de Urban, Président de la Commission régionale de Développement de la Région de Bruxelles Capitale.

Le télétravail généralisé et obligatoire pendant la pandémie du Covid a profondément bouleversé le fonctionnement des entreprises de services et des administrations. Même lorsque la situation redeviendra « normale », le télétravail restera plébiscité au moins à temps partiel.

La première grande société à avoir annoncé un changement radical est Proximus qui a décidé de se séparer d’une de ses 2 tours du quartier Nord à Bruxelles ( 50% ! soit 50 000 m²). D’autres ont également opéré des replis stratégiques, allant jusqu’à louer à des prix défiant toute concurrence ( moins de la moitié du prix du marché, parfois simplement la couverture des frais ) les surfaces excédentaires de leurs immeubles.

Les spécialistes tablent sur une diminution de 20 à 25 % des surfaces occupées : que deviendront ces 2 à 3 millions de m² ? Comment accélérer la reconversion pour éviter les chancres urbains ?

Quid des grands projets en développement ? Le bureaux ont longtemps été le moteur du marché immobilier et garanti des rendements permettant des opérations de renouvellement urbain. Quelles conséquences suite au gel de projets « en blanc » ?

Le marché de l’investissement est aussi frappé : la SIR Befimmo dont le portefeuille est constitué exclusivement d’immeubles de bureaux a vu son cours de bourse chuter de 40%. Quelle est encore l’attractivité du marché belge ?

Le télétravail opère aussi une redéfinition des territoires : le travail « hybride », où le temps de travail est réparti entre le domicile, le bureau siège de la société et un endroit « tiers » intermédiaire ( plateforme de co-working ou décentralisation des grandes entreprises) redonne une nouvelle chance aux villes moyennes bien connectées au réseau ferroviaire.

Quels impacts sur les grandes villes ? La tendance à la métropolisation est-elle remise en question ? Comment évolueront les relations centres-périphéries ?

FUP a décidé de mettre sous les projecteurs cette question. Car d’autres villes, belges ou européennes sont soumises à cette même pression, inverse de ce qui a fait leur notoriété ou leur attractivité.

Un débat sans tabou, pour éclairer tous ceux qui sont/seront confrontés aux mêmes défis. »